• author Par- Radio ML
  • 2025-Mar-11

Le Bureau Régional de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale salue la législation de la Tunisie en matière de droits reproductifs des femmes

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Le Bureau Régional de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale dans le monde arabe a reconnu que la Tunisie possède une législation pionnière dans la région arabe en matière de droits reproductifs des femmes.

Dans un communiqué de presse publié ce lundi, le bureau a déclaré que la loi sur l'avortement de 1973 figure parmi les lois reproductives les plus progressistes du monde arabe, permettant aux femmes d’interrompre leur grossesse sans restrictions notables. Sa mise en œuvre a été suivie par la création de centres spécialisés en planification familiale offrant des services d’avortement gratuitement, ce qui a contribué à réduire les taux d’avortements non sécurisés. En outre, la loi souligne l’importance de traiter les femmes souhaitant avorter avec dignité et respect tout en garantissant la confidentialité de leurs informations.

Le Bureau Régional a considéré que ces mesures ont permis d’améliorer la santé des femmes tunisiennes et de les protéger contre les pratiques dangereuses qui étaient courantes avant l’adoption de la loi. Cependant, il a observé que de nombreuses femmes en Tunisie rencontrent des défis dans l’accès à ce droit, malgré les progrès législatifs réalisés au cours des cinq dernières décennies.

Il a noté que le premier défi est le manque de sensibilisation à la loi elle-même. Selon une enquête menée par le « Groupe Tawhida Ben Cheikh » entre 2022 et 2023, 43% des femmes et 38% des hommes ignoraient que l’avortement est légal en Tunisie. Ce pourcentage élevé s’explique par le fait que de nombreuses femmes, notamment dans les zones rurales, ont recours à des pratiques dangereuses ou supportent des coûts élevés dans des cliniques privées.

Le bureau a souligné que la distribution inégale des centres de santé constitue un obstacle majeur. Les centres de planification familiale offrant des services d’avortement sont principalement situés dans les zones urbaines, rendant difficile l’accès des femmes rurales à ces services.

Le Bureau Régional a conclu que les disparités géographiques exposent davantage les femmes des villages et des régions éloignées au risque d’avortements non sécurisés. Il a insisté sur la nécessité pour les prestataires de soins de santé de répondre aux demandes de services d’avortement. Il a noté que le refus de fournir ces services place les femmes, en particulier les femmes célibataires et les mineures, dans des situations difficiles, en raison également de la stigmatisation sociale qu’elles subissent. Le manque de sensibilisation et de soutien psychologique pour les femmes cherchant à avorter reste un problème urgent. De nombreuses femmes, en particulier les mineures et les femmes analphabètes, ne sont pas suffisamment informées sur les procédures médicales ou les effets psychologiques potentiels de l’avortement. Ce manque de sensibilisation rend les femmes plus vulnérables à des décisions pouvant nuire à leur santé à long terme.

La Tunisie a adopté la loi sur l’avortement en vertu de l’article 214 du Code pénal, permettant aux femmes mariées, célibataires ou mineures de pratiquer l’avortement légalement. Cette décision représentait une démarche audacieuse dans le cadre d’un programme national de planification familiale visant à améliorer la santé des femmes et à réduire les taux de mortalité liés aux avortements non sécurisés. Le Bureau Régional a conclu qu’il soutient les droits en matière de santé reproductive en Tunisie et travaille à travers des partenariats locaux et internationaux pour mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation visant à renforcer la connaissance des droits des femmes en matière de santé reproductive.

Notamment, la Fédération Internationale pour la Planification Familiale a fourni plus de 218,5 millions de services de santé sexuelle et reproductive dans le monde en 2020 et a contribué à 136 changements dans les politiques et législations pour soutenir les droits en matière de santé sexuelle et reproductive.

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